De nos jours, les enfants naissent dans une maternité. Un endroit de plus en plus éloigné du domicile familial. Avec un lieu de naissance différent de ce dernier. Tant et si bien que tout le monde naît à Amiens (par exemple) et plus personne à Eplessier. Jusque dans les années 50, les accouchements s'effectuaient "à la maison". Et le père devait se rendre à la mairie pour présenter l'enfant.
J'imagine le père portant dans ses bras l'enfant emmailloté, dans le matin blafard ou à un autre moment de la journée, traversant le village jusqu'à la mairie. Il devait être suivi par deux témoins qui avaient assisté à l'accouchement et qui vont signer, avec le père et Monsieur le Maire, l'acte de naissance dûment rédigé à la main. Après, on ira boire un verre pour arroser le nouveau-né et lui prédire un avenir forcément meilleur que celui de ses parents. On ne va quand même pas le traumatiser, tout se suite, même en 1910 ou 1935.
Il fallait, également, présenter l'enfant mort-né. Ce qui devait être moins rigolo pour le père. A ce sujet, j'ai lu quelques termes cocasses du style "sans profession" pour l'enfant ainsi présenté. On se doute un peu qu'il n'a pas eu le temps d'entrer dans la vie active ! C'est ce qu'on appelle recopier "bêtement".